Lors d’un divorce, au-delà des aspects émotionnels et familiaux, se pose la question essentielle du partage des biens. Cette étape, appelée liquidation du régime matrimonial, consiste à répartir le patrimoine commun entre les époux. Mais comment cela fonctionne-t-il concrètement ? Quels sont les biens concernés ? Quel rôle jouent l’avocat et le notaire ?

Cet article vous explique en détail le déroulement de la liquidation du régime matrimonial.

Qu’est-ce que la liquidation du régime matrimonial ?

La liquidation du régime matrimonial est la procédure qui permet de déterminer quels biens reviennent à chaque époux après le divorce. Elle consiste à :

  • Identifier les biens et dettes acquis pendant le mariage.

  • Distinguer les biens communs et les biens propres.

  • Évaluer la valeur du patrimoine.

  • Répartir les biens et les dettes entre les époux.

La manière dont cette liquidation se fait dépend directement du régime matrimonial choisi au moment du mariage.

Les différents régimes matrimoniaux

En France, il existe plusieurs régimes matrimoniaux, chacun ayant ses propres règles de partage.

1. Le régime légal de la communauté réduite aux acquêts

C’est le régime appliqué par défaut si les époux n’ont pas signé de contrat de mariage.

  • Les biens acquis pendant le mariage sont communs.

  • Les biens possédés avant le mariage ou reçus par héritage/donation restent propres.

  • Les dettes contractées pendant le mariage sont également communes, sauf exceptions.

2. La séparation de biens

Chaque époux conserve la propriété de ses biens personnels, qu’ils aient été acquis avant ou pendant le mariage.

  • Seuls les biens achetés en indivision sont partagés.

  • Chacun reste responsable de ses dettes personnelles.

3. La communauté universelle

Tous les biens des époux, qu’ils soient acquis avant ou pendant le mariage, deviennent communs, sauf clause contraire. En cas de divorce, tout le patrimoine est donc partagé.

4. Les régimes spécifiques par contrat

Certains couples choisissent un régime adapté, comme la participation aux acquêts, qui combine séparation de biens et partage des gains accumulés pendant le mariage.

Les étapes de la liquidation du régime matrimonial

1. L’inventaire des biens et dettes

La première étape consiste à dresser une liste complète du patrimoine du couple :

  • Biens immobiliers (maison, appartement, terrain).

  • Comptes bancaires, livrets d’épargne, placements.

  • Véhicules, meubles de valeur.

  • Dettes et crédits en cours.

Cet inventaire permet d’avoir une vision claire des biens à partager.

2. L’évaluation du patrimoine

Chaque bien doit être évalué pour déterminer sa valeur réelle au moment du divorce.

  • Pour un bien immobilier, une estimation notariale ou une expertise peut être nécessaire.

  • Pour des meubles ou objets de valeur, une expertise peut aussi être demandée.

  • Les dettes sont également prises en compte dans le calcul.

3. La détermination des biens communs et propres

Selon le régime matrimonial, certains biens appartiennent uniquement à un époux (biens propres) et d’autres sont communs.
Exemple : une maison héritée d’un parent reste un bien propre, tandis qu’un appartement acheté ensemble est un bien commun.

4. Le partage des biens

Une fois les biens identifiés et évalués, ils sont répartis entre les époux :

  • Par accord amiable, avec l’aide des avocats.

  • Ou par décision judiciaire si aucun accord n’est trouvé.

Le partage peut se faire en nature (chacun reçoit des biens précis) ou par compensation financière (versement d’une soulte).

Le rôle du notaire

Le notaire intervient obligatoirement si :

  • Le patrimoine comprend un bien immobilier.

  • Le régime matrimonial implique un partage notarié.

Il rédige un acte de liquidation et de partage, qui officialise la répartition des biens et peut être publié au service de la publicité foncière pour les biens immobiliers.

Le rôle de l’avocat

L’avocat accompagne son client à chaque étape :

  • Vérification du régime matrimonial applicable.

  • Conseil sur les droits de son client dans le partage.

  • Négociation avec l’autre partie pour parvenir à un accord équilibré.

  • Défense devant le juge en cas de désaccord.

Dans un divorce amiable, les avocats rédigent la convention incluant la liquidation du régime matrimonial, qui sera ensuite enregistrée par un notaire.

Les difficultés fréquentes lors du partage des biens

  • Les biens immobiliers : vendre ou conserver ? Faut-il racheter la part de l’autre (rachat de soulte) ?

  • Les dettes communes : qui doit rembourser les crédits contractés pendant le mariage ?

  • Les biens indivis : comment gérer un bien acheté ensemble si aucun des deux ne souhaite le garder ?

  • Les biens de valeur affective : bijoux, héritages familiaux, souvenirs.

Ces situations nécessitent souvent une négociation fine et l’intervention d’un avocat pour éviter les conflits.

Conclusion

La liquidation du régime matrimonial est une étape incontournable lors d’un divorce. Elle permet de répartir équitablement les biens et dettes du couple en fonction du régime matrimonial choisi et de la situation patrimoniale.

Le rôle du notaire et de l’avocat est essentiel pour sécuriser la procédure, éviter les litiges et garantir que chaque époux reparte avec des droits respectés.

Le Cabinet TEDGUI Avocat accompagne ses clients dans la liquidation de leur régime matrimonial, en veillant à défendre leurs intérêts et à trouver des solutions adaptées pour un partage équilibré et sécurisé.

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