Le divorce entraîne de nombreux bouleversements, tant sur le plan personnel que sur le plan patrimonial. Lorsqu’un couple possède un bien immobilier financé par un prêt en cours, la question du crédit immobilier devient incontournable. Qui doit continuer à payer ? Que faire du logement commun ? Quelles sont les options possibles pour les ex-conjoints ?
Cet article vous présente les principales solutions pour gérer un crédit immobilier lors d’un divorce.
Comprendre la situation juridique du couple
Avant de prendre une décision, il faut déterminer dans quel cadre le crédit immobilier a été contracté.
Mariage sous le régime de la communauté : le bien et le crédit sont considérés comme communs, même si un seul époux rembourse.
Mariage sous le régime de la séparation de biens : chaque époux est propriétaire en proportion de son apport et responsable de sa part du crédit.
PACS ou concubinage : la répartition dépend de l’acte d’achat et de la contribution de chacun.
Cette distinction est essentielle car elle conditionne la manière dont le bien et le crédit seront gérés après le divorce.
Les principales solutions pour le crédit immobilier lors d’un divorce
1. Vendre le bien immobilier
La solution la plus simple est souvent la vente du logement commun.
Le produit de la vente permet de rembourser le capital restant dû du crédit.
Si le prix de vente est supérieur au capital restant, les ex-conjoints se partagent le solde selon leurs droits.
En cas de moins-value (vente inférieure au montant du crédit restant), les époux doivent assumer ensemble le remboursement du reliquat.
La vente permet de solder le crédit et de tourner la page, mais elle n’est pas toujours possible dans un marché immobilier difficile.
2. Le rachat de soulte
Si l’un des conjoints souhaite conserver le logement, il peut procéder à un rachat de soulte.
Il rachète la part de l’autre conjoint (la “soulte”) en fonction de la valeur actuelle du bien et du capital restant dû.
Cela suppose d’obtenir un accord de la banque pour reprendre seul le crédit, ce qui nécessite une capacité financière suffisante.
Exemple : un couple possède une maison estimée à 300 000 € avec un crédit restant de 150 000 €. La soulte correspond à la moitié de la valeur nette du bien : (300 000 – 150 000) ÷ 2 = 75 000 €. L’époux qui garde la maison doit donc verser 75 000 € à l’autre.
3. Continuer à rembourser ensemble
Dans certains cas, les ex-conjoints choisissent de garder le bien en indivision et de continuer à rembourser ensemble le crédit.
Cela peut être une solution temporaire, notamment lorsque les enfants vivent encore dans le logement familial.
Les modalités de remboursement doivent être précisées dans la convention de divorce pour éviter les litiges.
Cette solution nécessite une bonne entente entre les ex-époux, car elle les maintient liés financièrement.
4. La mise en location du bien
Une alternative consiste à mettre le bien en location.
Les loyers perçus permettent de rembourser tout ou partie du crédit.
Les ex-conjoints restent copropriétaires jusqu’à une vente ultérieure ou un rachat de soulte.
Cette option peut être intéressante si le marché locatif est favorable et si les époux préfèrent différer la vente.
Le rôle de la banque dans le divorce et le crédit
Quelle que soit la solution choisie, la banque reste un acteur central. Elle doit donner son accord pour toute modification du contrat de prêt.
En cas de rachat de soulte, la banque vérifie la solvabilité de l’époux qui souhaite reprendre seul le crédit.
En cas de maintien en indivision, elle exige des garanties pour s’assurer que les échéances seront bien payées.
En cas de vente, elle procède au remboursement anticipé du capital restant dû.
Il est donc indispensable de négocier avec la banque et de présenter un dossier solide.
Les conséquences fiscales et juridiques
Un divorce implique également des impacts fiscaux :
La vente d’un bien immobilier peut générer une plus-value imposable (sauf s’il s’agit de la résidence principale).
Les pensions alimentaires ou compensatoires peuvent influencer la répartition des ressources.
La convention de divorce doit mentionner clairement le sort du bien immobilier et du crédit pour éviter toute contestation future.
L’accompagnement d’un avocat en droit de la famille et parfois d’un notaire est essentiel pour sécuriser la procédure.
Protéger les enfants dans le choix du logement
Lorsqu’il y a des enfants, le choix concernant le logement familial doit aussi prendre en compte leur intérêt :
Maintenir un cadre stable pour éviter un bouleversement trop brutal.
Choisir une solution qui respecte leur scolarité et leurs habitudes.
Prévoir une organisation claire en cas de garde alternée.
La dimension humaine ne doit jamais être oubliée dans les décisions financières.
Conclusion
Divorce et crédit immobilier sont intimement liés. Vendre le bien, racheter la soulte, continuer à payer ensemble ou mettre en location : chaque solution a ses avantages et ses contraintes.
L’accompagnement par un avocat et, le cas échéant, par un notaire, est indispensable pour sécuriser vos droits et prendre les bonnes décisions.
Le Cabinet TEDGUI Avocat conseille et assiste ses clients dans toutes les étapes de leur divorce, y compris dans la gestion de leur crédit immobilier, afin de trouver la solution la plus adaptée à leur situation personnelle et familiale.