Pendant longtemps, le divorce passait obligatoirement par le tribunal. Mais depuis la réforme de 2017, la procédure a évolué. Il est désormais possible de divorcer sans comparaitre devant un juge, dans le cadre du divorce par consentement mutuel.
Alors, dans quels cas peut-on divorcer sans juge ? Comment se déroule la procédure ? Quelles sont les exceptions ? Cet article fait le point.
Le divorce par consentement mutuel : sans juge depuis 2017
Depuis le 1er janvier 2017, le divorce par consentement mutuel, aussi appelé divorce à l’amiable, ne nécessite plus l’intervention du juge aux affaires familiales, sauf exception.
Désormais :
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Chaque époux est assisté de son propre avocat.
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Les avocats rédigent ensemble une convention de divorce qui fixe toutes les conséquences de la séparation (partage des biens, garde des enfants, pension alimentaire, prestation compensatoire, logement familial, etc.).
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Cette convention est ensuite enregistrée par un notaire, ce qui lui donne force exécutoire, au même titre qu’un jugement.
Le juge n’intervient donc plus, sauf si un enfant mineur demande à être entendu.
Les conditions pour divorcer sans juge
Pour divorcer sans passer devant le tribunal, certaines conditions doivent être réunies :
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Les deux époux doivent être totalement d’accord pour divorcer.
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Ils doivent s’entendre sur toutes les conséquences de la séparation.
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Chacun doit avoir son propre avocat pour garantir l’équilibre de la convention.
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Aucun enfant mineur ne doit avoir demandé à être entendu par le juge.
Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, le divorce devra passer par la voie contentieuse, donc devant un juge.
Les étapes de la procédure sans juge
1. La décision commune
Les époux expriment leur volonté commune de divorcer et discutent des modalités de la séparation.
2. Le choix des avocats
Chaque époux choisit son avocat. Les deux avocats travaillent ensemble pour trouver un accord et rédiger la convention.
3. La rédaction de la convention
La convention de divorce est rédigée par les avocats et envoyée aux époux par lettre recommandée. Un délai de 15 jours de réflexion est obligatoire avant toute signature.
4. La signature
Après le délai de réflexion, les époux et leurs avocats signent la convention en rendez-vous.
5. L’enregistrement chez le notaire
La convention signée est transmise à un notaire, qui l’enregistre et lui donne valeur exécutoire. Le divorce devient alors officiel.
Les délais d’un divorce sans juge
Le divorce à l’amiable est aujourd’hui la procédure la plus rapide.
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En moyenne, il faut 1 à 3 mois pour finaliser le dossier.
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Dans les cas simples (pas d’enfants, pas de biens à partager), le divorce peut être prononcé en quelques semaines.
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Les délais dépendent surtout de la rapidité des époux à rassembler les documents et à s’accorder sur la convention.
Les avantages du divorce sans juge
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Rapidité : procédure beaucoup plus courte que le divorce contentieux.
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Coût réduit : moins de frais judiciaires, même si chaque époux doit rémunérer son avocat.
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Sérénité : moins de tensions, car le processus repose sur un accord.
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Confidentialité : pas d’audience publique devant un tribunal.
Les cas où le juge reste obligatoire
Même depuis la réforme, certains cas imposent encore l’intervention du juge :
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Lorsqu’un enfant mineur demande à être entendu.
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Lorsque les époux ne parviennent pas à trouver un accord sur toutes les conséquences du divorce.
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En cas de déséquilibre manifeste dans la convention, pouvant porter atteinte aux droits de l’un des époux ou des enfants.
Dans ces situations, le divorce devient contentieux et doit passer devant le juge aux affaires familiales.
Le rôle de l’avocat dans un divorce sans juge
Même si le juge n’intervient pas, le rôle de l’avocat reste central. Il s’assure que la convention respecte :
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les droits de son client,
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l’équilibre des accords trouvés,
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la protection des enfants,
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la conformité légale de la procédure.
L’avocat sécurise donc le divorce et protège les intérêts de chaque époux.
Conclusion
Oui, il est possible de divorcer sans passer devant un juge, grâce au divorce par consentement mutuel instauré en 2017. Cette procédure rapide et simplifiée repose sur un accord total entre les époux et l’intervention obligatoire de deux avocats, avant enregistrement par un notaire.
Toutefois, si des désaccords subsistent ou si un enfant demande à être entendu, le passage devant le juge reste nécessaire.
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